Voyages humanitaires, une leçon de vie

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Les voyages humanitaires séduisent de plus en plus de jeunes de tous horizons. Qu'ils partent avant, pendant ou après leurs études, tous sont d'accord pour dire que cette expérience a changé leur vie et leur vision du monde à jamais.

 

Partir à l'aventure à l'autre bout du monde, découvrir une nouvelle culture, de nouveaux paysages... voici le rêve de bien des adolescents du monde entier. Mais quand il s'agit de partir, peu d'entre eux répondent présents. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à se lancer dans l'aventure de l'humanitaire. "J'avais envie de voyager, de me sentir utile. Envie de m'engager aussi, découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures... en somme c'est la curiosité qui m'a poussée à partir." raconte Mathilde, étudiante en agronomie, partie au Sénégal en juin dernier. Les missions étant de mieux en mieux encadrées, elles sont proposées par des organismes divers et variés. Et le public touché vient de partout! Des étudiants en médecine en passant par les élèves de secondaire, tout y est. Les destinations et les projets sont aussi multiples, l'aide étant nécessaire partout dans le monde et à tous les niveaux. Pour Simon, étudiant en communication qui s'est rendu au Ouganda, il s'agissait "d'encadrer une équipe de football locale et de s'occuper des enfants pendant son temps libre." Quant à Romain, éducateur spécialisé dépêché au Mali, il lui a fallu "rénover « La Case des Tout Petits », une sorte d'école maternelle où les mères du village venaient déposer leurs enfants pour avoir un peu de temps pour elles." 

 

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Un changement de regard

 

Malgré ces divergences, tous sont d'accord sur un point: ce voyage a changé leur vie. Plus ouverts, plus sûrs d'eux, les jeunes qui ont participé à une telle mission disent toujours avoir vécu les moments les plus forts de leur vie sur place. Pierre Baussart, président de l'association SAUDADE BRASIL, explique que "le recul sur le quotidien que nous avons sur le temps du voyage nous enseigne la simplicité (car sur place, vivre avec peu ne perturbe pas notre bien être) mais aussi la tolérance. Aborder une personne sans peur de confronter sa culture à la sienne devient courant, même pour les plus timides!" En effet, c'est en étant confrontés à une autre culture, d'autres conditions de vie que les jeunes prennent conscience de leurs acquis... et aussi de leurs préjugés! Les rencontres faites sur place sont parfois des plus désarmantes. Ce fut le cas pour Mathilde: " Le pire pour moi là-bas a été la comparaison de nos moyens financiers respectifs: je discutais avec un Sénégalais de mon appareil photo et quand je lui en ai donné le prix, il m'a dit que ce serait environ le prix d'une maison sur place pour lui et toute sa famille! Cela m'a fait un immense choc." Et c'est parfois avec regret que certains ont dû quitter cette autre planète dans laquelle ils avaient été projetés pour un temps, comme le décrit Simon: "Je me souviens avoir passé un moment mémorable avec les enfants de la crèche, des sourires sur leurs petits visages... et leurs larmes à mon départ!" Mais pour d'autres, la certitude qu'ils reviendront est très présente: dans l'humanitaire ils ont trouvé leur voie, donné un sens à leur vie. "Si on me proposait de repartir, je dirais un grand oui, sans hésitation! explique Romain. Et je conseille à toutes et à tous de foncer tête baissée si l'occasion se présente à vous, c'est une expérience qui ne peut que nous enrichir humainement!" Aider les autres, c'est peut-être ça, la clé du bonheur.

 

Eva Quignon & Amandine Busiau

 

 

"Et si je ne suis pas manuel?"

Beaucoup d'organismes proposent de participer à des chantiers humanitaires. Mais chez JAVVA (Jeunes Actifs dans le Volontariat et les Voyages Alternatifs), ce sont aussi des projets sociaux et culturels. Laura Drielsma, responsable du pôle accueil, nous présente son association:

 

Eva Quignon: Quels types de projets votre organisme propose-t-il?

Laura Drielsma: JAVVA base ses projets sur du volontariat de toute durée: les projets peuvent durer d'un jour à un an! Et les thématiques sont très larges. Travail dans une ferme biologique, animation de personnes handicapées, création de festivals... du culturel au social, on trouve de tout! Le but commun de tous ces projets est de promouvoir l'échange interculturel. Cela participe à la déconstruction des préjugés et favorise la paix.

 

E.Q.: Quel est votre public cible?

L.D.: Nos projets, bien qu'ouverts, pour la plupart, à tous les âges, touchent principalement des jeunes de 18 à 30 ans. D'autres sont aussi ouverts aux mineurs. JAVVA est d'ailleurs reconnue organisation de jeunesse par la Communauté française.

 

E.Q.: Avec quels commentaires et enseignements reviennent les personnes qui ont participé à un de vos projets?

L.D.: Toutes les personnes revenues de leur projet se disent plus ouvertes, elles ont changé leur regard sur le monde et la vie. Leurs préjugés sont déconstruits, elles voient plus loin que le bout de leur nez. JAVVA accueille aussi parfois des jeunes un peu perdus qui trouvent leur voie dans nos projets. Cela leur permet de prendre du recul, avec une démarche de rencontre, un travailler ensemble différent de tout ce qu'ils ont connu auparavant. Notre site internet (www.javva.org) vous donnera toutes les informations nécessaires pour une éventuelle inscription. N'hésitez pas non plus à venir à notre rencontre!

 

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